jueves, 29 de octubre de 2009

C'est déjà Noël à Madrid

ça y est, noël approche !

non je vous promets je ne suis pas totalement gaga, mais un des premiers signaux de l'approche des fêtes de las navidades s'est déclenché : on achète les billets de loterie.

Depuis quelques jours déjà, sur le pavé de la Gran via, on attend patiemment son tour devant l'échoppe de loterie de Doña Manolita. Ce week-end sur les chaînes nationales, on a pu voir les traditionnels reportages autour de la frénésie de la Lotería de la Navidad (Loterie de Noël), la plus grosse cagnotte de l'année qui a lieu le 22 décembre, surnommée El Gordo (le gros).



Je ne vous resortirai pas les savantes explications sur les decimos, le Gordo, la loterie du niño (de l'enfant)... (voir post de 2008) Non, en revanche, je vous annonce que cette année les numéros les plus convoités sont les 2020, 2016 et 1918.

Ces chiffres ont tous une signification importante pour les superstitieux : 1918 par exemple est l'année où une grande épidémie de grippe terrassa l'Europe, l'analogie avec la grippe A étant tout à fait évidente, non ?

Quoi qu'il en soit, le tirage sera retransmis à la télé comme chaque année le 22 décembre, et on verra les petits enfants chanter les résultats, comme chaque année (voir photo). Il y a des choses comme ça, qui font que l'Espagne reste l'Espagne "de toda la vida".

Bon sur ce, je m'en vais acheter le billet pour les membres de la famille de mon bel hidalgo, qui, comme la quasi-totalité des Espagnols, espèrent bien que cette année ce ne sera pas leur voisin mais bien eux, qui ne seront pas obligés d'aller travailler, après les festivités !

martes, 27 de octubre de 2009

Douceurs de la Toussaint : les beignets

L'an dernier je vous parlais des os de saint, los huesos de santo, petits rouleaux de pâte d'amande, une des patisseries typiques de la Toussaint en Espagne.

L'époque étant à nouveau à la "fête des morts", je viens de découvrir qu'on mange aussi une autre douceur, que nous connaissons bien cette fois mais que je n'aurais pas imaginé spécialité de Toussaint : les buñuelos qu'on traduit par beignets mais qui m'ont paru plus proche de nos choux patissiers, comme ceux qu'on verrait dans les pièces montées.

Il semblerait qu'ils soient d'origine de Jaén (en Andalousie), mais on les trouve en ce moment dans les patisseries artisanales de Madrid, à côté des huesos de santo en pâte d'amande ou en chocolat. J'ai pu en déguster d'une patisserie "de toda la vida*" de Palencia (en Castill : légers, fondants, fourrés de crème chantilly, une bouchée et on se croirait au paradis... On les voit sur la photo ci-dessous, en haut à droite.



Autant pendant l'année, la patisserie espagnole me paraît de bien piètre qualité, grasse et peu élaborée, autant pour les événements ponctuels, les spécialités me surprennent agréablement.

Et ça n'en finit pas de me séduire cette idée de la Toussaint gourmande : on se souvient des absents, qui nous ont quittés, mais on ne se laisse pas abattre ! Et un peu de douceur en ce début d'automne n'est pas mal venue !!

* l'expression "de toda la vida" (de toute la vie) fait référence à des éléments traditionnels de la société espagnole, qui n'ont pas changé depuis longtemps. On l'utilise pour parler de personnes, de familles ou de commerces, par exemple, qui sont devenues des institutions. Parfois, cela peut prendre le sens péjoratif de vieillot ou de conservateur.

viernes, 9 de octubre de 2009

Puente del pilar, le pont du pilier et les piliers des ponts

Diantre mais cela fait bientôt 3 semaines que je n'ai pas écrit!!

Bon il faut dire que je n'ai pas chômé ces derniers temps : je suis allée à Vichy pour le boulot (et ben ouais à Vichy y a pas que des gens qui font trempette ou boivent de l'eau à bulles) en passant par la Lorraine avec mes sabots par Lyon, et en revenant par Paris, histoire de revoir ma Normandie mes amis !

Et voilà, je suis claquée mais vous inquiétez pas pour moi (en dépit de mes blagounettes qui en disent long sur mon état de fatigue) : je profite une nouvelle fois des bonheurs du calendrier laboral espagnol et d'un nouveau pont-que-personne-sait-pourquoi-c'est-férié... aussi connu comme "arrête de poser des questions idiotes, et prends la voiture : on va se faire un week-end à la campagne".


Du coup en ce week-end de Puente del Pilar, la DGT (Dirección General de Tráfico) prévoit 4,8 millions de déplacements ! Ce qui signifie un bon paquet de bouchons aux entrées et sorties de Madrid et des grands centres urbains...
Et ben si c'est comme ça, moi je reste chez moi et je profite de la douceur angevine madrilène pour 3 jours !

Pour ceux qui auraient pas compris, le puente del pilar c'est le pont du pilier.

Voilà, ça méritait bien un jour férié les piliers... au moins autant que la fête des pères !

- Nan en vrai me dit mon spécialiste es-Espagne, c'est férié parce que le 12 octobre c'est leur 14 juillet : el dia de l'hispanidad, le jour de l'hispanité, la fête nationale.

- Et ça s'appelle "pont du pilier" parce que ça coïncide avec le jour de la patronne de la région d'Aragón : la vierge du pilier, virgen del pilar, célébré à grand renfort de processions à Saragosse, la capitale de cette communauté autonome du nord-est de l'Espagne. Où on retrouve, une fois de plus l'influence catholique dans le langage et la vie courante des Espagnols...

Bon je vous laisse, vais profiter de mon looooooong week-end de 3 jours. Ah et ralez pas hein... je vous rappelle qu'on bosse 40 heures par semaine, qu'on a seulement 4 semaines de congés payés et qu'ici les RTT on sait pas ce que c'est !

martes, 22 de septiembre de 2009

Madrid graff, la face cachée de Madrid


Cet été nous avons reçu la visite d'un ami photographe parisien, qui ne voulait pas du traditionnel itinéraire touristique de Madrid, bars à tapas, Prado et autre oso et madroño de la Puerta del Sol.

Il était pas contre les tapas, mais il cherchait autre chose. Fasciné par l'univers du graff' il s'est en effet embarqué dans un tour d'Europe de tags et graffitis (comme on disait de mon temps) et "collectionne" les images de ce que beaucoup considèrent comme des dégradations du mobilier urbain.

A Madrid, pendant 3 jours, il a sillonné les rues, scanné les murs, zieuté derrière les échafaudages, scrutté sous les ponts, enjambé les barrières, tombé les rideaux de fer, parcouru les chantiers désertés, les zones industrielles et les friches à l'abandon... C'est lui par exemple qui nous a fait connaître le patio de las maravillas, un squat et centre socio-culturel auto-géré à Malasaña dont j'avais entendu parlé mais que je n'avais jamais vu.

De son voyage du "côté obscur" de la ville, il a ramené des photos bien-sûr, qui sont venues rejoindre sa galerie d'art éphémère. Ces témoignages d'une vie contre et derrière les façades livrent un autre visage de Madrid, bien loin des images de cartes postales.

C'est à voir sur sa galerie FlickR où il livre "son oeil sur le graff".
Visite obligatoire pour tout amateur de graff ou curieux de Madrid ou les 2 pour découvrir des vues inédites des murs de Madrid, Budapest, Paris et sa banlieue ou Barcelone...

Crédit photo : graffprod (évidemment) tous droits réservés (merci :o)

viernes, 18 de septiembre de 2009

Noche en Blanco 09 - 4e Nuit Blanche à Madrid

Ce samedi 19 septembre 2009, à Madrid, tout le monde devrait être dans la rue pour tenter d'apercevoir spectacles, projections et autres happenings gratuits dans les monuments et lieux publics madrilènes à l'occasion de la noche en blanco, 4e édition de la nuit blanche dans la capitale espagnole.


une nuit de septembre, Madrid dort moins que jamais
Et voici une 2e feuille à mon marronier, qui s'étoffe à mesure que l'année avance. L'an dernier je vous parlais de ma nuit blanche à Madrid qui avait lieu le 13 septembre 08 et où je découvrais les ballades du chanteur folk Remate sur la place de Tirso de Molina.

Une manifestation qui prend de l'ampleur
Cette année, je m'y prends plus tôt : la noche en blanco c'est demain, donc je ne peux pas vous raconter ma nuit et je ne vais pas non plus vous détailler le programme vu que noche en blanco à Madrid s'internationalise du fait de son succès et que son site a été traduit en français (et en anglais) !

Bel effort, qui fait que je n'ai pas grand chose à ajouter, si ce n'est vous recommander ce qui a retenu mon attention parmi les 100 concerts, spectacles et autres proposés par les institutions de la ville, le commissaire de la nuit blanche ou les centres culturels :
  • Envol de poèmes, un lâcher de ballons portant des textes des poètes Ajo et Benjamin Prado qui "remplira le ciel de poésie" sur la Plaza Mayor. de 21h à 3h
  • Dansez avec moi : la chorégraphe Blanca Li, tâchera de faire danser petits et grands autour de la fontaine de Cibeles. Projection et danse disco de 22h30 à 1h00 ; tous les styles de 1h00 à 1h30 ; DJ Roberta Marrero, de 1h30 à 3h30
  • L'exposition de la photographe Annie Leibovitz sera ouverte exceptionnellement jusqu'à minuit. Alcala 31.
  • La Troba Kungfu, groupe de rumba catalane, qui mixe allègrement folklore catalan, dub et rock sera en concert au centre culturel Blanquerna - Calle Alcalá, 44 - Métro Banco de españa ou Sevilla - de 21h à 23h
  • Circuits : les espaces culturels plus underground font aussi leur nuit blanche, avec notamment les concerts En Feminino, de plusieurs femmes-artistes représentantes de la scène folk dans le bel espace du Matadero. de 21h à 4h. Métro Legazpi. Circuits de la noche en blanco
  • Enfin toute la nuit, le chemin de lumière dans la Gran Vía fermée à la circulation devrait donner l'occasion d'une chouette balade dans la principale avenue du centre de Madrid, où les immeubles seront redessinés par les projections et les illuminations.
Bref, on aura que l'embarras du choix, parmi cette centaine d'événements ! Reste plus qu'à espérer que le temps se remette un peu au beau, que la pluie cesse et que les températures remontent ! Une belle nuit à tous !

Tout le programme : site de la nuit blanche 09 à Madrid , le plan
Le métro circulera exceptionnellement jusqu'à 3h du matin.

Photo : Edificio España par Contando Estrellas

jueves, 10 de septiembre de 2009

Estoy de rodriguez sur Twitter

Estoy de Rodriguez !

Vous entendrez peut-être un jour vos amis espagnols vous dire cette phrase mystérieuse au premier abord... "Je suis de rodriguez".

C'est ce qui m'arrive cette semaine. Je suis seule à la maison : mon novio, (aka mon bel hidalgo) est parti en vacances, tandis que moi, je reste à travailler, fidèle au poste et à mes obligations. Lorsqu'on se retrouve ainsi célibataire temporaire et forcé quand l'autre prend du bon temps, en Espagne on dit qu'on est "de rodriguez".


M'interrogeant "à haute voix sur twitter" au sujet de cette expression, j'ai lancé une sorte de quizz à la recherche de la meilleure traduction de "estar de rodriguez".

Libraire_Hispa m'a suggéré une page sur yahoo, qui explique l'origine de l'expression et sa signification (en espagnol) : où l'on découvre que cette expression récente s'est popularisée dans les années 60-70, lorsque pendant l'été, les maris espagnols restaient seuls en ville et au logis pour travailler, tandis que femme et enfants allaient au pueblo, plage ou campagne, pour profiter des vacances.

Les maris livrés à eux-mêmes devaient se faire à manger et s'occuper des tâches ménagères (les pôvres)... mais en profitaient aussi pour sortir entre copains, libérés de leurs obligations conjugales, laisser la vaisselle dans l'évier et déborder le panier de linge sale (quoi j'extrapole??).

Pourquoi Rodriguez ?
Le choix de ce nom serait lié au fait que c'était (et c'est toujours) le nom de famille le plus porté dans plusieurs régions du nord de l'Espagne et parmi les 10 noms du Top Ten des noms les plus répandus dans tout le pays.

- J'hésitais entre "célibataire temporaire" ou "abandonnée par mon copain parti en vacances"

-
Info_Espagne, du blog blogal, m'a proposé une interprétation toute masculine : Je regarde un match en short avec des pizzas, des bières et des potes à l'humour gras... ou soirée pyjama pour les filles.

Je ne sais pas comment des linguistes traduiront mais pour moi ce sera Boire des grosses mousses avec une copine pas vue depuis 10 ans à Berlin !
(merci @rbuquet)

D'autres idées pendant mon absence* ?

(*Une absence de 3 jours, hein, c'est pas trop long, je vous rappelle que je suis de rodriguez et que je dois travailler !)

Photo : waylimpan2

lunes, 7 de septiembre de 2009

Valladolid ne manque pas d'air

Dans la série "les infos utiles", sachez que Valladolid sera présent dans le prochain Guiness Book des records car la ville détient le record du plus grand nombre de ballons gonflés en 1 heure.



Les habitants de la capitale de la communauté autonome de Castilla-y-Léon ont participé ce week-end à un événement d'une importance capitale : réunis pour les fêtes de la Sainte Vierge de San Lorenzo (quand je vous dis qu'elles sont innombrables ces fiestas...), les Pucelanos, comme on les appelle, ont gonflé à la force de leurs petits poumons 33 739 ballons de baudruche.

Je vous promets, c'est pas des blagues. C'est Yahoo qui le dit (en espagnol) et qui cite une agence de presse (et je vois pas qui pourrait inventer une news pareille... si je mens je vais en enfer.)

Gonfle-moi ça et me gonfle pas...
Le mot d'ordre du jour était "soplame", ce qui se traduit littéralement par "gonfle-moi"... et oui, soplar s'emploi aussi dans l'expression "me la sopla" une version un peu plus grossière de notre "j'en ai rien à faire"*.

"C'était vraiment très intéressant."

Ne soyons pas mauvaise langue, cet événement ne marquera peut-être pas l'histoire ni ne restera gravé ailleurs que dans le guiness, mais il permettra tout de même de financer une campagne de vaccination de l'ONG Africa arco iris.

*Ndlr : Pour les linguistes et les autres, je tiens à préciser : Il n'y a aucun rapport entre le slogan de l'opération qui disait "Tu aire es un soplo de vida en los demás: Sóplame" ("ton air est souffle de vie pour les autres, gonfle-moi") et l'expression "me la sopla" mais quand on s'exprime dans une langue autre que sa langue maternelle, on voit parfois des relations, là où il n'y en a pas... :)

lunes, 31 de agosto de 2009

Vuelta al cole : c'est la rentrée !

Difficile à croire à Madrid, avec le soleil de plomb qui n'a pas flanché depuis la mi-mai, mais c'est la rentrée ces jours-ci.

Pour moi, c'est la fin des vacances et le retour au bureau, où je me rends compte au passage que je fête mes 1 an ! Pour les nenfants espagnols comme pour les petits Français, c'est la vuelta al cole, le retour à l'école (cole est le diminutif de colegio, qui désigne dans le langage courant l'école en général, de 6 à 18 ans et pas seulement notre collège.).



La vuelta al cole et la rentrée c'est la même chose, même période, même traumatisme... A ceci près qu'en Espagne en septembre les arbres n'ont pas commencé à jaunir, ni les terrasses à se désemplir ni les températures à baisser.

Septembre à Madrid c'est (encore) l'été !
A tel point que pour la 1e fois de ma vie je commence à appeler l'automne de mes voeux ! Mais même par 37º, les signes de rentrée sont là et ça ne trompe pas : dans les vitrines les bikinis ont laissé la place aux uniformes pour les écoliers, aux cartables hello-kitty et autres trousses spiderman, je reçois à nouveau 150 twitts par heure, je n'ai de nouveau plus le temps de lire tous ces twitts, les collègues sont de retour à leur poste tout bronzés (mais pas forcément ravis)... et les blogs reprennent vie à mesure que les bloggers sortent de leur léthargie !

Septembre, en attendant...
Septembre c'est jamais un mois facile. Je sais pas vous, mais moi, je rentre de vacances avec des bonnes résolutions encore pires qu'en janvier. C'est la rentrée quoi... stylos neufs, cahiers tout propres et plein d'envies de plein de projets à entreprendre...

Et souvent plein de choses à faire, à commencer par rattraper le retard pris pendant les vacances... Et puis, et puis... une semaine après le retour, le bronzage a pali et l'énergie aussi. Le train-train reprend ses droits, à mesure que l'agenda se remplit.
Quand octobre arrive, annonçant déjà la fin d'une année, je suis déjà sur les rotules.

On nous promet pas une rentrée facile, ma brave dame
Mais alors cette année, entre la grippe A qu'on va tous choper, le chômage qui va tout exploser et la déprime post-vacacionale habituelle, la cuvée 2009 de la rentrée s'annonce déjà comme un grand cru !!

Ben qu'à cela ne tienne, pour éviter de verser dans "l'apocalyptimse", et puisque je me suis remise le pied à l'étrier un jour avant la rentrée officielle, je vais reprendre une double ration de vacances : au programme cet aprèm piscine et tri des photos de Madère ! La rentrée attendra encore un peu...

Porto Moniz



La côte près de la capitale, Funchal

et bientôt la suite des photos de nos vacances de rêve à Madère (cliquez là pour voir où nous nous sommes logés, ça vous donnera un avant-goût !)...

viernes, 14 de agosto de 2009

Destination ailleurs... interlude radiophonique pour les vacances

Les volets sont baissés, de nos bars à tapas préférés.
Cerrado por vacaciones
, fermé pour congés.

Et moi aussi, je ferme...
Destination Madère : l'île portugaise bordée de falaises dans l'Atlantique. Une île aux rivages si escarpés que pendant longtemps, seuls les commandants de la Tap, la compagnie portugaise, étaient habilités et formés pour y atterrir.


Nous partons une semaine dans ce bout de terre volcanique au milieu de l'océan pour déconnecter, puis quelques jours dans les Asturies, en chambre d'hôtes, (what else ?! :)

Ma chronique madrilène sur RTL
Mais je ne ferme pas tout à fait : pour ceux qui ne sont pas (plus) en vacances, pendant mon absence, je comble le silence !

Le lundi 17 août,
je serai sur RTL, dans l'émission Destination Ailleurs, entre 14h et 15h.
J'ai participé à l'émission enregistrée sur Madrid et raconté quelques bribes de mon expatriation dans la capitale espagnole. Si vous êtes en France à ce moment et vous trouvez près d'un poste de radio...
Sinon, le podcast fera l'affaire !

Une belle fin d'été à tous !
A bientôt !

Crédits photo : Cliffs of Madeira, Kat, Licence Creative Commons

sábado, 8 de agosto de 2009

Madrid en août : concerts et fiestas de San Cayetano, San Lorenzo et Virgen de la Paloma

Madrid se vide petit à petit de ses habitants, remplacés par les touristes qui cuisent dans la fournaise de l'été madrilène comme des homards dans l'eau bouillante (sympa l'expression, non ? ben je vous assure que c'est l'impression que ça donne ;o).

Pourtant, Madrid n'est pas un désert envahi par des hordes de touristes... la ville vit, derrière les persiennes pendant la journée, et le soir sur les terrasses où les places sont toujours aussi chères. Et les nuits sont aussi chaudes que les journées !

Concerts gratuits des étés de la ville

Hier soir, nous étions au temple de Debod, temple égyptien reconstruit dans un des nombreux parcs de la ville, pour un des concerts gratuits du festival Veranos de la villa qui propose plusieurs dizaines de spectacles de toutes les disciplines, théâtre, flamenco, concerts... Pour nous ce fut un moment hors du temps, musique traditionnelle grecque devant un temple égyptien au soleil couchant, un moment magique.


La Paloma, San Lorenzo, les fêtes les plus castizas de l'année

Plus typiques et populaires, les fêtes de quartier de la Latina et de Lavapiès animent également les nuits madrilènes en août.
Autour du 7 et jusqu'au 15 août, les fêtes de la San Cayetano (7 août), à Lavapiés, et celles de San Lorenzo (10 août) et de La Paloma (15 août), dans le quartier de La Latina, font vibrer les quartiers populaires du centre madrilène de musiques et de couleurs.


Les verbenas de la Paloma en particulier sont réputées pour être les plus typiquement madrilènes (l'adjectif castizo désigne les habitants madrilènes de souche dans le langage populaire) : de Cascorro, d'où part le rastro, marché aux puces du dimanche, à la Latina, les bals, les danses traditionnels et les concerts s'enchaînent. Le spectacle n'est pas que sur scène : beaucoup de gens portent à cette occasion le costume traditionnel madrilène qu'on voit aussi à la san Isidro. Sur les pelouses ou dans la rue, on mange, on rit, on boit, entouré de chulapos y chulapas en costumes.

Des fêtes d'origine religieuse devenues multiculturelles
En Espagne, la religion catholique n'est jamais loin. Comme le nom l'indique, l'origine de ces fêtes est religieuse : historiquement les habitants des quartiers de La Latina et de Lavapiés rendaient hommage à leurs saints patrons, Saint Gaëtan, Saint Laurent, et à la Vierge de la Paloma en revêtant ces costumes du 19 ème siècle typiques de Madrid et en descendant dans les rues.

Encore aujourd'hui, des processions religieuses sont organisées dans la soirée, même si ces fiestas sont désormais à l'image des habitants de ces quartiers, cosmopolites et populaires, et la date, tout simplement une occasion supplémentaire de faire la fête.

Infos sur le programme culturel à Madrid : esmadrid.com
Quelques images des fêtes de quartier à Madrid sur FlickR
Crédits photos: Le temple de Debod de R.Duran et chulapos y chulapas de alicetiara

martes, 4 de agosto de 2009

Cette fois c'est la bonne : ma tarjeta sanitaria est là

Nan je radote pas.
Nan vous avez pas la berlue.
Je sais que j'ai déjà titré y a pas longtemps que j'avais obtenu ma tarjeta sanitaria mais pour ceux qui avaient pas bien lu les petits caractères, je rappelle que ce n'était qu'une carte provisoire, un pauvre papier de rien du tout, valable pour 3 mois...

Mais là c'est différent, cette fois-ci c'est la bonne et c'est suffisamment un événement pour que je vous en fasse part à nouveau : près d'un an après mon inscription à la sécurité sociale espagnole et ma première cotisation sociale en septembre 2008, j'ai ma carte de santé, ma tarjeta sanitaria, ma carte bleue à bande comme vous avez votre carte verte à puce... Il est jamais trop tard !

Contre toute attente (défiant même les pronostics de la madame du guichet de mon centre de santé), cette jolie carte plastifiée m'est parvenue en moins de 3 mois !! Et même en un mois en fait... j'ai fait ma demande le 30 juin et je l'ai reçue il y a quelques jours, fin juillet.
ET... elle est valable 4 ans, jusqu'en 2013 !!!

Alors moi qui suis toujours si prompte à dégainer mes critiques et dégommer l'admistration espagnole, pour une fois que les choses se passent plutôt mieux que prévu, je me devais de vous le rapporter. Je suis trop sympa, je sais. ça vous empêchait de dormir, cette histoire, autant que moi...

Ceci devrait donc être l'épilogue des aventures de Paquerette au centre de santé, au moins pour la partie "comment je fais pour pouvoir envisager d'être soignée éventuellement peut-être, svp-merci, en Espagne"...

PS : et maintenant, je m'attaque à mon inscription au consulat !
Motivée !
Vous voilà rassurés ? Il y en aura donc encore des aventures de Paquerette et l'administration !

Enfin... je m'y mets à mon retour de vacances hein, faut pas provoquer la chance, non plus...

martes, 28 de julio de 2009

La pedida de toros: on veut des taureaux à Tudela de Duero

Toros si ! Vacas No ! Vaches ou taureaux pour les fêtes du village ? Chaque année, à Tudela de Duero, la question revient sur le tapis et chaque année les habitants de ce village de Castille s'égosillent pour qu'on ne les prive pas de taureaux pour les fêtes du 15 août.

Vous vous souvenez d'Astérix en Hispanie ?
Dans la BD, dans chaque ville où passe Astérix et Obélix, il suffit d'un olé murmuré pour que tous les habitants se mettent à danser et à chanter. Vous vous souvenez ?
Eh bien, même si ça fait cliché, cette image de fiesta permanente me vient souvent à l'esprit depuis que j'habite en Espagne. Non que la vie à Madrid soit une fête perpétuelle mais il faut avouer que les fiestas sont fréquentes et surtout que tout est prétexte à faire la fête !

Tudela de Duero est un gros village de la province de Valladolid, et il n'a rien d'exceptionnel.
Sauf que...
Fin mai, c'est la fête de l'exaltation de l'asperge (déjà fallait y penser).
Le 15 août, c'est l'Assomption, comme en France et les autres pays de tradition catholique. Sauf qu'à Tudela, la fête de Nuestra Señora de Asuncion y San Roque débute la veille par une verbena (une "veillée", avec bal populaire et fête en bonne et due forme) et dure jusqu'au 18 août. 3 jours au cours desquels se succèdent verbenas, courses de taureaux dans les rues (encierros) et corridas. Et c'est justement pour préparer ces fêtes qu'on en fait une autre, la pedida de toros, qui s'est déroulée ce week-end dans ce gros bourg de 8 000 habitants.


La 'Pedida de toros' (la demande des taureaux) c'est tous les ans, le 24 juillet, veille du jour du saint patron de Tudela, Santiago. Vers une heure du matin, les habitants et les associations de voisins (peñas) se rassemblent sur la place principale. Le maire de Tudela arrive sur la scène à 1 heure et se lance dans un discours à ses chers concitoyens où il annonce que cette année, c'est la crise, que les caisses du village sont vides et qu'il faudra donc se contenter de vaches pour les encierros, les courses bovines du 15 août.

Les habitants le huent, protestent bruyamment et scandent «Toros sí, vacas no» : on veut pas de vaches, on veut des taureaux ! Après quelques simagrées, le maire finit par céder et promet qu'il n'y aura pas de pauvres vachettes pour les encierros mais bien de beaux et mâles toros.

Tous le village explose de joie et entonne le refrain habituel "ay, fogato, ay fogato, que paliza que te van a dar, por ir a pedir los toros, sabiendo que no los hay" et c'est parti pour le bal avec orchestre où jeunes et vieux se trémoussent sans complexes, enchaînant les copas (cocktails) et les paso dobles. Imaginez-vous un mariage avec sa chenille auquelle participerait tout un village... et ça, c'est seulement pour s'entraîner.

Un simulacre qui revient tous les ans, une tradition unique
Tous les ans, le maire refait son speech pour annoncer qu'il n'y aura que des vaches.
Et tous les ans le village fait semblant de le croire et demande des taureaux.
Et tous les ans ce sont des taureaux qui courent dans les rues du village barricadé, comme aux San Fermines à Pampelune.

Et quand on raconte cette tradition, nos amis Espagnols eux-mêmes hallucinent... Elle n'existe ou ne subsiste visiblement que dans quelques endroits et sous d'autres formes : dans la province de Zamora, par exemple, ou dans d'autres villes, ce sont les reines de beauté de l'année qui demandent au maire les taureaux pour les fêtes.

Flipa... comme ils disent !

lunes, 20 de julio de 2009

Dia del amigo Madrid 2009 - 20 juillet c'est la fête de l'amitié

Aujourd'hui, 20 juillet, c'est la fête des amis.
Encore une fête qui nous avait échappé ! Après les mamans, les papas, les grands-mères, les valentins et les voisins... voilà le tour des copains. Vous le saviez pas ?! Moi non plus.

© DR | Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin (de g. à dr.)

Mais il y a 40 ans, on a marché sur la lune. ça vous le saviez, non ?
Bon. Ben, en Argentine en 1969, un petit gars s'est extasié devant Armstrong et ses potes qui gambadaient (ou non, c'est pas la question) sur l'astre blanc, comme des millions d'autres petits humains sur leur planète bleue. Il s'est senti uni à tous ses congénères qui communiaient devant leur télévision...

... et il s'est dit qu'on pourrait prendre cette date, le 20 juillet, pour célébrer l'amitié entre les hommes, ces mêmes petits humains qui avaient vibré à voir les pas de l'Homme sur la lune et s'étaient sentis amis de l'univers tout entier (tant qu'à faire).

Jusqu'ici visiblement cette fête était célébrée en Argentine et en Uruguay, mais cette année elle donne lieu, à Madrid, à quelques événements gratuits.

Il y aura donc des concerts à la Sala Heineken mercredi soir (22 juillet), des DJs au Pacha et une soirée jeudi soir dans l'hôtel puerta de america.

Pour entrer gratuitement et pour plus d'infos, rdv sur le site :
http://www.diadelamigo.com/

jueves, 9 de julio de 2009

Fermier cherche épouse : l'amour est dans le pré en Espagne


Il ne faut jamais sous-estimer le Français et le niveau abyssal de la télé de notre beau pays.

Il y a quelques mois, honte à moi, je regardais la Tv espagnole. Zappant désespérement à la recherche d'un truc qui ne soit pas de la pub, une série américaine ou un talk-show, je suis tombée sur une émission de télé-réalité dont le pitch était en substance "un fermier ça a du mal à se marier, aidons-le à draguer, en lui mettant une caméra sous le nez au passage, on devrait bien se marrer".

Eh oui... je vous entends déjà... ça vous rappelle quelque chose. C'est exactement le concept de
L'amour est dans le pré. Eh bien en Espagne ça s'appelle Granjero busca esposa (litt. "fermier cherche femme") et ça a fait un carton lors de la 1e saison cet hiver. Ils en sont à tourner la 2e saison, et cette fois dans la sélection d'agriculteurs célibataires, il y avait aussi des granjeras, cad, vous l'aurez compris, des "fermières qui cherchent maris".


Je sais pas comment fonctionne l'émission en France mais ici, l'idée c'est de prendre 6 granjeros célibataires et de leur faire un CV en vidéo qui est diffusé à la tv.

- Les téléspectatrices tentées par l'expérience envoient lettre de candidature et photos. Parmi
ces candidates, les fermiers en choisissent 2, à leur goût.

- Les 2 heureuses élues vont passer 10 jours chez le fermier et goûter ensemble aux joies de la vie à la campagne. Histoire de voir si en plus au passage, on peut pas glâner qqes scènes de catch féminin dans la gadoue...

Génial, non ? Et bien, croyez-le ou non, mais pendant 3 semaines, mon bel hidalgo et moi, nous avons regardé avec un mélange de consternation et d'intérêt malsain cette émission vulgaire où les agriculteurs, du fin fond du trou du c... de l'Espagne rurale étaient filmés aux prises avec des minettes toutes plus vulgaires les unes que les autres.

la French manucure rencontre les virées en tracteur et le tatouage de toro. Grandiose.

Je vous arrête tout de suite, j'ai ma conscience pour moi : c'est par intérêt sociologico-culturel pour mon pays d'accueil que je regarde ! J'vous l'jure, M'dame !!

Le succès de l'Espagne profonde...
Figurez-vous que nous n'étions pas les seuls : tout à coup avec certains de nos amis, les conversations se sont mises à tourner autour du gros libidineux andalou, du catalan neurasthénique, du pauvre benêt d'à côté ou de leurs prétendantes, la nympho, l'hystérique, l'antipathique, la faux-cul.

Les pronostics allaient bon train, sur les probabilités que Pepe finisse par larguer Pepa et que la fille de l'Est (allez blind test, c'est une chanson de ??) sorte avec le fermier qui était en train de se faire des films avec son autre invitée, plus-citadine-tu-meurs-qu'on-se-demandait-un-peu-ce-qu'elle-foutait-là-alors-si-elle-pouvait-pas-imaginer-vivre-à-la-campagne.

Bref, un ramassis de clichés et de vulgarité dont nous nous sommes pourtant repus, juqu'au dénouement et ses derniers rebondissement, séparations, amitié et même liaison entre l'andalou et la fille de l'Est qui n'était pourtant pas logée chez lui mais chez un autre. (Du haut vol je vous dis !)

Et je m'étonnais qu'un tel hommage à l'intelligence humaine, qu'une émission d'une si haute qualité n'existe pas dans notre pays aux si belles campagnes, le pays de la PAC et des 1000 fromages. Et voilà que j'apprends d'un seul coup d'un seul l'existence de L'amour est dans le pré, ET que l'émission en est à sa 4e saison ET que 2 tourtereaux de 2008 vont avoir un bébé !

La vache, mais où étais-je tout ce temps-là ?!! Tout ce que j'ai raté !! Je me disais aussi...
Heureusement internet est formidable et je peux suivre épisode par épisodes les aventures de Norbert et Guylaine... ça me fera patienter jusqu'à la prochaine de Granjero... !

Petite fleur contre vachette
Je ne veux pas comparer les 2 émissions qui sont très exactement jumelles et finalement des déclinaisons d'une émission Us au départ, mais je trouve drôle la différence entre les 2 positionnements des chaînes, lorsqu'on met côte à côte les 2 visuels.

Visiblement le public-cible de M6 est plus spécifiquement féminin. On est dans le romantique, le reality-show à l'eau de rose, une campagne lisse et verte... une campagne bucolique et sublimée où une pelouse bien nette et une frêle fleurette éclipsent le côté gadoue de l'agriculture et les odeurs de purin.

M6 veut raconter aux midinettes des histoires d'amour (présent dans le titre, zavez-vu la perspicacité) champêtre, quand la 4 espagnole a cherché à faire plus grand public et joue la carte humoristique avec l'imagerie du far-west pour ces cow-boys des temps modernes. Et effectivement, le public de la 4 a apprécié l'approche ruralo-décalée.

Qu'elle qu'en soit l'image, le niveau est à peu près aussi bas dans un cas que dans l'autre.
Sur ce coup-là, match nul entre la télé française et la télé espagnole !

lunes, 6 de julio de 2009

Pantano de San Juan - canoë et baignade à 1 heure de Madrid

On s'en doute, il fait très chaud à Madrid ces dernières semaines. Même si la chaleur n'a rien à voir avec la moiteur insupportable de l'été parisien, il y a des jours où on a juste envie de quitter la ville. Ce dimanche, nous sommes donc allés au Pantano de San Juan, un lac artificiel, dans l'extrême sud de la communauté de Madrid.

Créé par un barrage sur un fleuve, le pantano est une immense étendue d'eau entourée de pin et de plages de sable... Dépaysement et détente assurés !

Tourisme de masse et respect de la nature...
L'endroit est très prisé par les Madrilènes, car c'est la seule retenue d'eau proche de la capitale où la baignade est autorisée. Et que le niveau de l'eau baisse beaucoup plus rapidement en 2009 que les années précédentes n'est visiblement pas un problème. Les abords immédiats du lac sont bondés et les loueurs de bateaux n'ont l'air de s'inquiéter ni de la crise ni du réchauffement de la planète !

Allez, j'arrête de jouer ma mère la morale : il faut reconnaître que, même si on se croirait sur la Côte d'Azur au mois d'août, ça reste agréable. Surtout si, comme nous, on loue des canoës et qu'on va, à la pagaie, à quelques encablures des plages surpeuplées. Comme le lac est grand, on peut trouver assez facilement des coins un peu plus retirés où se faire grignoter les orteils tranquillement par les poissons.

La location d'un canoë est à 6€ l'heure. Partis 4h sur les berges opposées à l'embarcadère, il nous en a donc coûté 24 € par personne. Si on compte qu'au final on a fait un peu de sport, on a soigné notre bronzage sans crever de chaud et sans bain de foule, c'est tout à fait abordable !

Mon conseil aux couples : ne montez pas à deux dans un kayak... sauf si vous avez envie de tester la résistance de votre relation !! L'aller s'est très bien passé, mais le retour à la fin de la journée a été, dans notre cas, épique... Entre l'eau qui entrait à flots dans la frêle embarcation, les courants, les vagues provoquées par les sempiternels zodiaques et skieurs nautiques, la fatigue et la synchronisation inexistante entre nos 2 pagaies... que j'ai failli (non... pas m'en servir pour assommer mon bel hidalgo) retourner sur la rive et faire tout le tour du lac à pied !

Et malgré ça, malgré mes courbatures qui rendent difficile aujourd'hui la saisie de la souris et malgré le trajet de retour dans les bouchons, (1h15 au lieu de 50 minutes), je vous recommande l'expérience !

Comment y aller en voiture :
prendre l'A5 puis la M501
direction San Martín de Valdeiglesias puis sortie Pantano de san Juan ou (Pelayo de la presa)

On peut aussi y aller en bus :
A la station Principe Pio, ligne 551 jusqu'à l'arrêt Pelayo de la Presa (Carretera 501).
Départ toutes les heures en fin de semaine.
Durée du trajet : +/- 1 heure + 15 minutes de marche jusqu'au lac.

martes, 30 de junio de 2009

J'ai ma tarjeta sanitaria ! La santé en Espagne épisode ...


enfin presque...

j'ai profité des horaires d'été de ma boîte (je travaille de 8h à 15h) pour me rendre à mon centre de santé, à la bonne adresse cette fois.

J'avais mon nouveau certificat de domiciliation (empadronamiento) bien valide (voir épisodes précédents : previously on la migration), mon NIE, mon certificat d'affiliation à la sécurité sociale et une bonne dose de pessimisme.

Le cœur battant, j'ai donné les papiers à la dame derrière le comptoir, le cœur battant je l'ai vue tourner et retourner chaque feuille dans tous les sens... et puis elle m'a demandé si j'étais plutôt du matin ou de l'après-midi... m'a demandé un numéro de téléphone et puis m'a tendu un papier.

Sur le papier, tous les renseignements me concernant et le nom du médecin traitant qu'on m'a attribué, que je peux venir voir de 8h à 12h en prenant rdv avant par téléphone.

Explications prises, il s'agit d'une "carte de santé" provisoire, un certificat valable 3 mois, mais d'emblée elle me dit que si dans 3 mois et demi je n'ai pas reçu la carte plastifiée, je ne dois pas m'affoler, c'est normal. Je devrai revenir et ils me referont une carte provisoire...

On ne rigole pas...
Mon intégration avance à grand pas !

martes, 23 de junio de 2009

Gay Pride - Orgullo Gay à Madrid 2009

Le 4 juillet c'est le défilé de l'Orgullo Gay. A partir de 18h et jusque tard dans la nuit, la marche des fiertés gagne ses lettres de noblesse dans les rues de Madrid.


Je vous en parlais l'an dernier, l'Orgullo Gay c'est un événement incroyable, sans commune mesure avec les Gay Pride qu'on peut voir à Paris ou dans le reste de l'Europe. L'importante communauté homosexuelle de Madrid s'y rassemble, mais pas seulement : c'est un événement qui arrive même à réjouir une agoraphobe comme moi, tant l'ambiance de la fête gagne tout un chacun, homo, hétéro, bi, trans, ou que sais-je !

Imaginez : plus d'1 million de personnes dans les rues, la musique et les couleurs qui explosent de toutes parts ! Dans la chaleur madrilène, les corps et les fiertés s'exposent sans tabous. C'est à la fois un spectacle et une fête. Entre 17h et 22h, depuis le Parc du Retiro, jusqu'à la plaza de España, en passant bien sûr par la fontaine de Cibelles, toute l'avenue de la Gran Via est bloquée à la circulation et livrée aux chars et aux participants de cette immense fiesta.


Le défilé clôture une semaine de débats et de festivités autour d'un thème touchant à la non-discrimination des homosexuels. Le thème de cette année est la non-discrimination dans les écoles avec le slogan « Ecole sans Armoires », 2009 étant « l’Année de la Diversité Affective et Sexuelle dans l’Education », après la visibilité lesbienne en 2008.


Chueca se transforme
C'est dans le quartier de Chueca que se déroulent débats et festivités, du 27 juin au 5 juillet. Chueca qui ne dort pas beaucoup le reste de l'année se transforme pendant ces quelques jours dans un esprit festif et tolérant. C'est là aussi que la fête continue après le défilé, jusqu'au dimanche.


Seul véritable inconvénient et challenge pour les habitants du quartier : arriver à rentrer chez soi sans tremper ses pieds dans les rivières d'urine et de bière qui courent sur les pavés des ruelles !! Mais rassurez-vous, cela ne dure pas : juste derrière le dernier char, passe la brigade des éboueurs chargée de nettoyer les rues, et, dans leurs costumes verts et jaunes fluos qui ne dénotent pas dans la foule, ils sont d'une efficacité remarquable !

sábado, 20 de junio de 2009

Fête de la musique à Madrid 21 juin 2009 - Dia Europeo de la Musica


El día 21 de junio se celebra el Día Europeo de la Música!

En France on est tous au courant : le 21 juin c'est la fête de la musique. Qu'on aime ou pas cet événement qui draîne les foules, on est au courant et on s'attend forcément à avoir des concerts dans toute la ville, ou au moins une petite fête de village, avec ses musiciens amateurs.

La fête de la musique est devenu fête européenne de la musique : elle a essaimé dans toute l'Europe et via les services culturels français, un peu partout dans le monde, on essaie avec plus ou moins de succès, de mettre en place des événements similaires, concerts gratuits et musique dans la rue...

A Madrid, il faut avouer que cela n'est pas très concluant. J'ai cherché le programme et ai lutté pour trouver quelques infos (une fois de plus) donc je vous les livre, ici (en français et espagnol).

1) Il y a dès ce soir, 20 juin, une petite nouba à l'Institut Français de 19h00 à 00h30.

5 groupes, espagnols et français

Patio de l’Institut Français de Madrid - C/Marqués de la Ensenada, 12 – Metro: Colón, Alonso Martínez - www.vivelaculture.com

2) Les concerts et conférences autour de la musique "sérieuse"

Museo Reina Sofia
Trio Neopercussions
Horario: 13:00 h
Lugar: Plaza Nouvel
Entrada: Gratuita

Museo Nacional del Prado
Juan Manuel García-Cano, oboe; Albina Ibraeva, flauta, y Alina Artemyeva, piano

Horario:
18.00 h.

ENTRADA GRATUITA hasta completar el aforo.

Programa: Partita para oboe solo en sol menor, BWV 1002.
Autor música: Johann Sebastian Bach.

Selección de "Doce fantasías para oboe solo".
Autor música: Georg Philipp Telemann.

Concierto para flauta y piano en sol mayor.
Autor música: Carl Philipp Emanuel Bach.


Auditorio Nacional de Música
Salas sinfónica y de cámara

Jornada de puertas abiertas: conciertos, conferencias y exposiciones

12.00 h. Sala de cámara. Concierto de Jesús Rodríguez y Xavier Larsson: El repertorio de viola y saxo a solo.

13:00 h. Sala sinfónica. Orquesta de cuerda del Real Conservatorio Superior de Música de Madrid; Joaquín Torre, director concertino. Obras de I. Stravinski (Appolon Musajette, versión 1947) y D. Shostakovich (Sinfonía de cámara, op. 110).

14.10 h. Hall de la sala sinfónica. Gamelán de la Embajada de Indonesia; Yanto Suyanto, director. Programa de Gamelán tradicional: Gangsaran; Lancaran Manyar Sewu; Lancaran Kebogiro; Ladrang Ayun-ayun; Gati Padhasih; Bubaran Udan Mas.

16.45 h. Sala de cámara. Conferencia por José de Eusebio: "Las óperas de Albéniz".

17.30 h. Sala de cámara. Albéniz en contexto: concierto de Josep Colom, piano. Obras de I. Albéniz (Córdoba, Almería), M. de Falla (Andaluza), F. Mompou (fragmentos de Música callada), C. Debussy (Images, I libro) y M. Ravel (Ondine; Le tombeau de Couperin).

19:00 h. Hall de la sala sinfónica. Ensemple Gending; Jurrien Sligter, director. Programa de Gamelán contemporáneo: Kaleidoscoop (S. Wullur), Nina Bobok Bagi Pengantin (J. Bisquert), Cannibal Mass (J. t. Veldhuis), Improvisación (J. Bisquert-W. Schrik), Antara benua dan benua (R. de Man) y Celana (K. Kuiper).

20.30 h. Sala de cámara. Capella de Ministrers y L’Almodí Cor de Cambra; Carles Magraner, director. Pilar Esteban, soprano; Juan Sancho, tenor, y Jordi Ricart, barítono. Programa: Música angélica; Música mariana medieval.

22.00 h. Spanish Brass Luur Metals y Lluis Vidal Trío. Programa: Neumatofonía (J. Santandreu, ”Xiquet"), Colorets: Coloret 1, 2 y 3 (R. Cardo); Un toc de groc (Trío de jazz solo), Brassiana, Part I, Part II (quinteto de metales solo), Part III, Part IV (quinteto de metales solo) y Part V (Ll. Vidal).

ENTRADA LIBRE hasta completar el aforo. Auditorio Nacional de Música


D'autres événements auront lieu dans les lieux suivants :
Museo de América, Salón de Actos

Museo arqueologico

Voir l'agenda culturel du ministère de la culture (ES)

3)
Dia de la musica Heineken au Matadero
Lugar: Nave 16, Plaza Matadero y Café Teatro
Hora: de 12 a 24 horas
Precio: Entrada gratuita. Aforo limitado
Organizan: Heineken España, Radio 3 y Matadero Madrid

Dans le fantastique lieu du Matadero, se trouve le plus proche de ce que j'entends par fête de la musique, malheureusement pour la Française jacobine que je suis, sponsorisée par une marque...

Qu'à cela ne tienne, il y aura du son et du bon ! Radio 3 est associé à la programmation, c'est une bonne radio musicale, ce qui devrait nous promettre de belles découvertes de la scène indépendante espagnole.
A 1ere vue, allons-y, ne serait-ce que pour voir
The Sunday Drivers.

Le programme sur le site officiel


Y aller :
Dirección: Paseo de la Chopera 10-14 (Ver mapa).
Llegar en Metro: Legazpi (líneas 3-amarilla y 6-gris *en obras, hay servicio de autobús).
Llegar en autobús: Líneas 6, 8, 18, 19, 45, 78 y 148.
Apertura de puertas: 11.30 horas.

Au bonheur des langues


Quand on est étranger dans un pays, on est un éternel apprenant de sa langue. Et sans être linguiste, il y a plein d'occasions de s'émerveiller des mystères de la langue qu'on apprend à maîtriser petit à petit. Il arrive aussi souvent qu'on se mette à redécouvrir sa langue maternelle, qu'on ne manipule plus avec autant d'agilité.

Je perds mes mots !!
Si vous avez passé quelques temps à l'étranger, ça vous est certainement arrivé : tout à coup un doute vous étreint, concernant votre langue maternelle. Un mot vous échappe (on dit agilité ou agileté ???) ou pire, vous sortez une expression ou un mot traduit, qui ne vous choque pas :

Je m'entend dire à ma mère "je t'appelle sur ton mobile"... alors que tout le monde sait que ma mère a un portable (c'est un très mauvais exemple, vu qu'il est hautement improbable que je dise ça à ma mère parce que son portable, elle ne l'entend pas sonner et n'écoute jamais ses messages... mais là n'est pas la question).

Ou pendant mon récent séjour à Paris, je m'efforçais de raconter aux gens mes aventures madrilènes et je me suis aperçue que certaines expressions en espagnol n'était pas traduisibles.
Ex : comment traduire "lo voy aprendiendo" ? Enfin, cette expression "ir+ gérondif" que j'utilise à tout bout de champ en espagnol (peut-être pas à bon escient) pour transmettre une idée de "work in progress" (là!! Vous voyez ? Pas facile hein !!) ?

Ce problème est probablement commun à tous les expatriés. L'immersion dans un bain linguistique différent du sien semble difficilement compatible avec un maintien de sa propre langue à son niveau initial. mais dans le cas de 2 langues latines, c'est encore plus étrange : le français et l'espagnol paraissent si proches qu'on a l'impression qu'en prenant un mot français, en lui rajoutant o quand le mot est masculin ou a quand il est féminin, on a un mot espagnol.
Et parfois ça marche ! Sauf que... pas toujours.

La laitue, c'est lechuga.
Facile non ? Bon, mais c'est pas létua...

Un franñol nouvelle génération
Beaucoup de Français d'Espagne se mettent à parler entre eux (ou même avec les Espagnols) un idiome étrange, mélange des deux langues. Ce "fragnol" est l'équivalent du spanglish. Le terme désigne en principe la manière qu'avaient de s'exprimer les émigrés espagnols en France au 20e siècle, qui mélangeaient allègrement les 2 langues dans une même phrase.

Certes je ne suis pas au point de parler le fragnol couramment mais parfois mon cerveau a du mal à s'en sortir...

Exemple d'une expression que je me suis entendue dire ce matin :
- Estoy fatigada. (En réalité, estoy cansada : je suis fatiguée)

Et je suis tellement fatiguée, de fait, que je vais m'arrêter là ! Vous avez certainement des exemples plus parlants, mais mes neurones sont en train de se liquéfier, à mesure que mon ordinateur ralentit, à force de trop ventiler ! Avec les 35° qui règnent dehors et des 28° à l'intérieur de mon appart', pourtant toutes persiennes baissées depuis 3 jours, la seule chose qu'on a vraiment envie de faire, c'est de profiter du seul sport national qui vaille pendant l'été madrilène : la siesta !

On ressortira plus tard, vers 22h, quand on pourra respirer !

domingo, 7 de junio de 2009

Voter (ou pas) aux élections du parlement européen en Espagne


J'ai hésité à appeler cet article "épisode 3 de Kafka chez les toros"... mais finalement je devrais titrer ainsi tous les articles qui parlent de mes relations à l'administration espagnole, alors, à force, ce serait lassant !

Aussi lassantes que les turpitudes de l'administration peuvent l'être finalement.

Aujourd'hui, "je suis colère" et je n'ai pas envie de modérer mes propos : par la faute d'une administration absurde et inefficace, je n'ai pas pu voter aux élections du parlement européen.
J'ai fait 3 bureaux de vote, avant de trouver le colegio electoral où j'aurais dû voter, mais je n'ai pas pu, je n'apparaissais sur aucune liste.

3 conditions pour pouvoir voter aux élections européennes en Espagne ce 7 juin :

  1. être citoyen espagnol ou ressortissant de l'Union Européenne
  2. être inscrit sur le registre municipal (le padron), c'est à dire être "empadronado" avant le 1e février 2009
  3. dans le cas des ressortissants de l'Union, avoir exprimé sa volonté de voter avant le 27 avril.

Cela paraît clair et assez simple.
Sauf... que le 3e point m'a été communiqué aujourd'hui...

Je suis "empadronée" depuis le 26 janvier 2009 à Madrid, et Française, et évidemment je souhaitais voter.

Sauf que... j'ignorais totalement qu'il fallait que je manifeste mon désir de voter. Il semblerait que j'aurais dû recevoir un courrier suite à mon empadronamiento, me demandant quelles étaient mes intentions et que j'aurais dû alors le renvoyer en cochant la case oui.
Sauf que... je n'ai jamais reçu ce courrier, ni aucun document relatif au vote.

Soyons sincères, je pensais ne pas avoir le droit de voter, dans la mesure où je m'étais empadronée après le 31 décembre 08. Mais de savoir que j'étais dans les temps et que j'aurais pu le faire si l'administration avait bien fait son travail, ça passe mal.

Alors même que la seule certitude dans tous les médias autour de ces élections était l'abstention, alors que depuis des semaines, on ne parle que de ça et que toute la classe politique se plaint du manque d'intérêt des citoyens européens pour leurs représentants au parlement... j'avoue que je l'ai un peu "saumâtre".

C'était le coup de gueule d'une Européenne frustrée au soir des élections du parlement européen... alors qu'effectivement l'abstention a été plus haute qu'en 2004 et que le PP (Partido Popular) a remporté 23 sièges (escaños) d'euro-députés soit 2 de plus que le PSOE (Parti Socialiste, au pouvoir) qui enverra 21 députés à Bruxelles et Strasbourg.

Triste soirée !

PS : Euronews a créé une page pour voir les résultats pays par pays et comparer avec 2004 et 1999.

lunes, 1 de junio de 2009

E. Bilal et e-book à la Feria del Libro Madrid de 2009


Dans ma hâte de publier mon article la semaine dernière avant la Feria del Libro, je n'ai pas fait beaucoup de recherches pour étoffer mes infos. Il faut dire que le site du salon du livre de Madrid est certes beau mais la navigation y est assez laborieuse et je n'ai pas réussi à trouver toutes les infos sur une seule page.

Deux sujets d'importance m'ont échappé autour de cette 68e édition du salon, qui à mon sens méritent qu'on y insiste (spéciale dédicace à ma prof de HIPM*... y insiste... qu'est-ce que j'ai pu être irritée par cette expression pourtant juste !).

Bilal en Transit au Retiro
J'ai mentionné que la France était invitée d'honneur de la feria del libro et parlé de la présence de Claudia Cardinale, mais j'ignorais que le génial Enki Bilal serait de la partie. Enfin, on ne verra pas en personne l'auteur de BD d'origine yougoslave, rendu célèbre, en dehors de sa collaboration avec les Humanoïdes Associés, par le film Immortel, mais une oeuvre collective autour de ses personnages. Transito - En Transit - est une au départ une fresque où Bilal fait se croiser une demi-douzaine de personnes dans une sorte de salle d'attente, un lieu aux frontières de la science-fiction et du rêve. 6 écrivains se sont associés au projet, qui donnent la parole à ces personnages à la sensualité troublante.

Cette expo est visible pendant toute la durée de la Feria (jusqu'au 14 juin) au parc du Retiro.
Vous pouvez retrouver les infos sur les événements autour de la culture française sur le site de l'Ambassade de France en Espagne.

La polémique autour de l'e-book
La Feria ne fait pas exactement la une de l'actualité en Espagne, mais sur la toile à la veille de l'inauguration de la foire, ce qui ressortait le plus, c'était l'absence de tout livre électronique sur le salon. La semaine dernière, les quelques articles que j'ai pu trouver dans la blogosphère espagnole sur la feria avaient tous rapport avec ce sujet.

L'e-book privé de Feria
Bien qu'à la foire de Séville, l'e-book ait été présent, à Madrid, on ne trouvera aucun livre électronique : ni support, ni contenu. Seule une table ronde lui est consacrée, le 4 juin. Il semblerait que cette décision soit liée aux craintes des éditeurs et du syndicat du livre en Espagne face aux baisses des ventes de livres papier et au risque de piratage.

Le livre digital inquiète le secteur de l'édition
Que le développement de la lecture sur support électronique soulève des questions légales et oblige un secteur à se positionner, c'est évident. Tout comme le secteur du disque a dû innover et passer par une phase de transition lourde de conséquences sur le plan des ressources humaines, le secteur du livre est face à un défi important et va devoir se réinventer. On peut comprendre les inquiétudes des professionnels. Mais de là à fermer la porte à l'e-book dans un événement de cette importance dans la capitale espagnole, alors même que le livre digital se démocratise, que les contenus offerts au public s'étoffent, que la technologie devient vraiment utilisable et que les prix baissent, il y a un manque de discernement coupable.

Qu'on le veuille ou non, les comportements changent, les enfants d'aujourd'hui grandissent avec un ordinateur quand nous nous avions la télé.
Le digital est l'avenir du livre... que ce soit maintenant ou dans 10 ans.
Les éditeurs feraient mieux de se poser la question de ce que les gens veulent lire et comment continuer à donner le goût de la lecture aux enfants et aux plus grands, plutôt que de se poser en défenseurs d'un monde passé, comme les derniers dinosaures.


En castellano: article de El mundo sur le débat autour de l'e-book
En castellano: article d'ABC sur le programme

*Histoire des Idées Politiques Modernes

miércoles, 27 de mayo de 2009

La feria del libro Madrid 2009

Ouahou ! Je m'exclame toute seule dans mon for intérieur personnel!
La feria de libro, la foire du livre de Madrid, j'en ai déjà parlé en 2008 : c'est le 1e sujet qui revient sur la migration... j'en suis pantoise !




Mon marronnier a une feuille !
ça fait déjà un an dis donc... *Soupir*... La feria del libro serait donc mon marronnier ! Le marronnier, d'habitude avouons-le, dans la presse, c'est plutôt synonyme de rasoir... Le fameux article qu'on sait qu'on va retrouver tous les ans à la même date dans les journaux, les sujets auxquels on échappe pas : soldes en janvier, festival de Cannes en mai, rentrée en septembre, vacances en été, noël au balcon et Pâques aux tisons !

Et bien pour une fois moi, ça m'émeut un brin cette ritournelle... parce que ça veut dire que ça va faire un an que la cigogne raconte ses pérégrinations madrilènes !

Mais bref, loin de moi l'idée de faire de ce blog un clip en direct de mon nombril, recentrons nous un peu sur le sujet : la feria del libro donc.

Des arbres et des livres
La feria del libro se tient du 29 mai au 14 juin dans le Parc du Retiro.
Comme je le précisais l'an dernier, c'est certainement ce qui fait le charme et l'originalité de cet événement littéraire : c'est tout de même plus sympa d'être sous les frondaisons, en une saison où le parc est fleuri et les températures agréables, qu'en train de se faire bousculer dans les allées bondées des foires habituelles sous des néons blafards. Sauf qu'à la différence de l'an dernier, cette fois-ci on devrait vraiment en profiter, car la météo pourrie de 2008 n'a pas l'air d'être au programme : on approche les 30° ce week-end !

2009 : Sempé et Darwin au firmament
On va donc pouvoir découvrir les nouveautés des éditeurs espagnols, rencontrer des auteurs, discuter littérature ou simplement prendre un verre d'un air inspiré, en flânant de stands en stands dans le retiro.

Le thème central du salon cette année étant la culture française, les événements de cette quinzaine mettent les artistes français et francophones à l'honneur, aux côtés de Darwin et de l'astronomie, actualité oblige.

Morceaux choisis parmi les nombreuses manifestations au programme
  • La Communauté de Madrid propose une exposition dédiée à Sempé, car le Petit Nicolas fête ses 50 ans !
  • L'Ayuntamiento de Madrid organise quant à lui tous les soirs des ateliers lectures autour du café littéraire et le 14 juin un concours de nouvelles de 13 à 14h.
  • Le 29 mai à l'espace Carmen Carmin Gaite, présentation du livre Mi Túnez de Claudia Cardinale. En présence de l'actrice Claudia Cardinale.
  • Paseando con Le Clézio : le 30 mai de 10:30 à 14:30 h - Universités publiques madrilènes et UNED - Récits et des images autour de la vie du Prix nobel de littérature. Lectures, représentations et projection.
  • Le 4 juin de 18:30 à 19:30 h - à la Fondation CÍRCULO DE LECTORES : journée sur le livre digital, table ronde autour de l'e-book.
Feria del Libro - du 29 mai au 14 juin, du lundi au vendredi de 11h à 14h et de 18h à 21h30
samedi, dimanche et jours fériés (le 11 juin donc) de 10h30 à 14h30 et de 17h à 21h30
Parc du Retiro, metro Príncipe de Vergara (Líneas 2 y 9), Retiro (L2) o Ibiza (L9)

Le programme complet, la liste et les emplacements des pavillons, les horaires et toutes les infos sur le (beau) site de la feria del libro : www.ferialibromadrid.com

lunes, 18 de mayo de 2009

Y a que les imbéciles... sur Twitter ?


Souvenez-vous...

Il y a quelques mois, dans un pamphlet intitulé " twitter, on a touché le fond", je disais en substance que twitter était le symbole, voire le symptôme d'une société malade d'un nombrilisme creux et débilisant.

Je twitte donc j'existe !
Critiquant ce big-brother volontaire, je vouais aux gémonies les exhibitionnistes qui ne trouvaient rien de mieux à faire pour combler le vide de leur existence que de décrire sa platitude en 140 caractères auprès de leur réseau...

Bien bien bien, voilà voilà voilà, comme disait ma prof de grec en début de chaque cours...
6 mois plus tard... voilà Paquerette sur twitter...

Il n'y a que les imbéciles... qui ne changent pas d'avis !!
Ahem... le rouge aux joues et le clavier sous les mains, je présente mon mea-culpa : depuis cet article, j'ai découvert un peu les fonctionnalités de ce réseau social, et même si je garde des réserves, je pense que je me suis un peu emballée en jugeant une partie des utilisateurs de twitter pour le tout.

Savoir en faire (bon) usage
Bien que je n'utilise qu'une part infime de ses possibilités, je me suis aperçue que Twitter pouvait avoir un intérêt, pour échanger, diffuser une info au-delà de son réseau habituel et trouver une info différente car plus courte, plus synthétique et, qui plus est, immédiate et ciblée car choisie par quelqu'un que vous ne connaissez peut-être pas mais qui partage éventuellement quelques intérêts avec vous. En bref : partager, au bon sens du web2.0 !

Exemple d'une info (fondamentale) que j'aurais raté sans blogal sur twitter : le bidet, secret de l'élégance française. ou, pour les Madrilènes : testez vos connaissances de Madrid (merci à esmadriz).

Donc : inutile de me suivre si vous voulez savoir ce que j'ai mangé au petit-déjeuner, vous ne le saurez pas, mais en revanche, si vous avez un profil twitter et que vous êtes intéressé par l'Espagne, Madrid, l'actualité espagnole et française, Moriarty ou le web2.0, il y a quelques chances qu'on ait des choses à s'apprendre, à se dire, un bon plan ou un coup de gueule à faire passer...

Alors "qui c'est qui me suit" ?

viernes, 15 de mayo de 2009

Marseillaise versus marche royale: l'hymne espagnol sifflé et censuré


La finale de la Copa del Rey (coupe du roi) de football ce mercredi 13 mai, a mis sur le devant de la scène un sujet que j'avais eu envie de traiter ici, et a apporté un élément de réponse aux questions que je me posais sur l'hymne national espagnol.

Vous vous souvenez peut-être, le 11 mars, me rendant à mon bureau, je traversais la place de la Puerta del Sol et été témoin de la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat d'Atocha, à laquelle assistait Esperanza Aguirre. Ce dont je n'ai pas parlé dans mon post à ce sujet, c'est de la bande sonore d'une telle cérémonie : le requiem de Mozart suivi de l'hymne espagnol.

Tandis que je passais sous le regard de "la Espe", sur la Puerta del Sol s'élevaient les notes de ce marche, ce morceau de musique classique, sans parole, appelée "la marcha real" ou "la marcha granadera". Tous s'étaient figés et j'avais limite dû marcher sur les pieds d'un militaire au garde-à-vous, pour passer.

Toute la journée qui a suivi, je me suis surprise à fredonner cet air "Papa papa papapapapa pa..." (en écoute sur wikipedia c'est ptet plus parlant). Vous m'imaginez en train de fredonner la marseillaise ? Ben moi non, rien que d'y penser j'en ai des frissons.

La marseillaise, un hymne national qui cristallise les passions
Je ne me vois pas siffloter gaiement la marseillaise, d'abord parce que c'est un air sanguinaire et archaïque dans lequel je ne me reconnais pas, ensuite parce que, bien qu'un brin chauvine quand il s'agit de défendre le camembert au lait cru, le champagne (bien meilleur que le cava, toutes mes confuses à mes amis catalans), les médias, la richesse du patrimoine culturel, historique, gastronomique, et j'en passe et des meilleurs ;o) de la France, je rejette assez en bloc les symboles susceptibles de fleurer le nationalisme.

Mais là c'est pas pareil, l'hymne espagnol est muet, c'est une marche militaire, de la musique classique, martiale certes, mais mélodique.

La musique (sans paroles) adoucit les mœurs
Et je me suis demandé ce que pouvaient ressentir les Espagnols à entendre leur hymne, s'ils avaient ce même rejet potentiel de ce symbole de la nation. Peut-on totalement détester des accords de musique classique, qui n'incitent pas à la haine contre de supposés ennemis héréditaires ?

J'ai bien sûr posé la question à mon spécialiste es-Espagne et société espagnole personnel.
Je traduirai un jour dans ce blog en espagnol, les paroles de la marseillaise qui n'ont pas manqué de faire leur effet. Le bon goût français se pose là... Mais lorsque je lui parlais des sifflets et de la mauvaise relation qu'ont beaucoup de Français avec leur hymne, il n'a trouvé comme exemple de défiance que les couplets de l'hymne espagnol dans leur version enfantine. Rien de bien méchant !

A la recherche de la lettre perdue

Après quelques recherches, j'ai découvert que différentes "letras", paroles, avaient été ajoutées au long de l'histoire, qui portent les stigmates de leur époque. Récemment encore, dans une volonté de donner un sentiment d'unité plus fort aux Espagnols en leur donnant la possibilité d'entonner leur hymne (notamment aux sportifs, qui ne peuvent que l'écouter en silence lors des compétitions sportives), le comité olympique espagnol a lancé un concours pour donner des paroles à l'hymne. Sans succès : les propositions furent écartées (voir article sur rue89).

Hymne et identité nationale
La relation qu'on a avec son hymne, symbole national, ne vient évidemment pas seulement d'un problème de paroles, mais bien plutôt de son histoire et de la relation que chaque personne a avec l'Etat-nation auquel il appartient.

Défiance en France...
On ne peut que comprendre la réaction de djeunes (de banlieues ou non), issus de l'immigration ou simplement en rébellion contre le symbole d'un Etat national qui ne les traite que par la peur ou le mépris, contre la Marseillaise.

Symptôme plutôt que solution, une commission ad-hoc, créée après les derniers incidents dans des stades, s'apprêtait il y a quelques semaines à créer un délit pour sanctionner de 15000€ d'amende et d'une peine de prison ceux qui auraient sifflé ou conspué la Marseillaise.

Et en Espagne ?

Depuis que je vis en Espagne, il ne m'avait pas semblé noter une telle défiance envers l'hymne national.

... Jusqu'à cette semaine et la finale de la Copa del Rey. Voilà que tout à coup, j'apprends que l'hymne a été sifflé avant le match qui opposait le FC Barça à l'Athleti Bilbao (voir article du monde à ce sujet) et cette séquence de sifflets censurée par la télévision nationale espagnole (TVE).

Dans le stade se sont retrouvés face à face parmi les supporters des 2 équipes, les nationalistes en rouge et blanc (Bilbao) et nationalistes blaugrana (Barcelone) qui, pour certains, à part leur amour du foot, n'ont en commun que la haine de la monarchie et le rejet des symboles du pouvoir central espagnol.

Au moment où a résonné la marche royale, c'est le stade entier, à quelques exceptions près, qui s'est mis à vibrer de sifflets. Le responsable des programmes sportifs de la TVE a décidé de faire un décrochage en région pour ne pas diffuser ce moment à l'Espagne entière devant son poste. Accusé de censure, a été limôgé dans les jours qui ont suivi.

Alors, on siffle autant la Marseillaise que la Marcha Real ?
Que cette décision fasse débat, c'est certain. Fallait-il ou non retransmettre ce moment de liesse collective dirigé contre l'Etat espagnol ? Faire entendre cette réalité ou la masquer ? Il semble que les réactions ont été nettement en faveur de la faire entendre et la TVE a tranché.

Pourtant, je reste assez certaine que les Espagnols en général n'entretiennent pas de relation conflictuelle avec leur hymne : les sifflets de la Copa del Rey différent des sifflets français, ils traduisent plus les relations conflictuelles que 2 régions à l'histoire et à l'identité affirmée entretiennent avec le pouvoir central espagnol, qu'un malaise des Espagnols vis-à-vis d'un symbole national. Pour les Espagnols qui ne sont pas de ces régions, il me semble que c'est encore un consensus ou une relative indifférence qui fait loi.

Amis Espagnols, Catalans, Basques ou Castillans : qu'en pensez-vous ?

PS : au fait, le Barça a gagné ;o)
Plus d'infos : Article de Libération ; article sur les sifflets contre la marseillaise sur rue89